Marcel Bajard est né le 9 janvier 1921 à La Clayette dans une famille modeste de quatre enfants : « Nous étions pauvres parmi les pauvres », dira-t-il en évoquant ses jeunes années. Il en sera marqué sa vie entière, se mettant tout naturellement au service des plus déshérités, car, fidèle à l’Evangile, il voyait dans tout être humain une créature de Dieu. Il prendra une part très active dans l’implantation et le développement du Secours Catholique et du CCFD en milieu rural.

« Partout où je suis passé, répétait-il, j’ai été un curé heureux parce que j’ai trouvé beaucoup de gentillesse et de simplicité autour de moi ».

Pour ceux qui l’ont côtoyé, avec sa voix forte, le Père Bajard paraissait d’abord un homme austère, un peu bougon, nanti d’un caractère entier et franc qui le faisait s’emporter assez souvent. Mais sous cette carapace trapue, secouée par la maladie, on découvrait un homme timide, chaleureux, très sensible, à la foi profonde. Le Père Bajard était avant tout un homme de terrain, un homme d’action, un fonceur, un battant, allant de l’avant avec une grande ouverture d’esprit, payant de sa personne pour faire partager sa foi en Jésus-Christ et annoncer la Bonne Nouvelle. Dès 1966, il voulut ouvrir les cœurs à la misère des autres en Afrique. Pour faire aboutir des micro-réalisations, il commence le ramassage des vieux papiers, construit des crèches de Noël à thème, fait fabriquer des chaînes de solidarité en vendant perle après perle, en faisant enfoncer clou après clou dans un tronc d’arbre.

En 1968, il lance le Secours Catholique dans les paroisses rurales du secteur de Gueugnon qui comptera jusqu’à six équipes. Ouverture d’un vestiaire, récupération de meubles qu’il remettra lui-même en état pour les offrir aux plus démunis, lancement d’opérations comme partage de Noël ou partage de Carême, bol de riz. Le Père Bajard avait un charisme pour convaincre et mobiliser les bonnes volontés.

En 1981, après un infarctus et une opération de la hanche, le Père Bajard organise l’animation liturgique pour pouvoir célébrer chaque dimanche dans chacune de ses trois paroisses. Les célébrations deviennent plus vivantes, plus chantantes. Il sera parmi les premiers curés à instaurer en 1985 le conseil paroissial et le conseil économique. Grand amateur de collections et garant du patrimoine, il prend une part active au développement de l’association neuvyssoise « Arts, Coutumes et Collections ». Dernièrement il avait confié à l’un de nous qu’il aurait aimé voir restaurer la chapelle St-Thibault. En 1987 c’est le départ pour la paroisse de Toulon-sur-Arroux où il poursuit ses multiples activités pastorales malgré de graves problèmes de santé qu’il n’aimait pas évoquer. Il y développe l’animation liturgique avec l’achat d’un petit orgue. Le Père Bajard entre à la Maison de Retraite en 1996. Chacun a pu y apprécier sa grande sensibilité, sa gentillesse. Toujours soucieux des plus déshérités, il continuait à récupérer des timbres de collection qu’il envoyait à la Mission à Paris : une manière bien particulière de venir en aide aux pays en voie de développement……..

Eglise d’Autun – Emile Wojcik