Le 2 février fête de la Présentation de Jésus au Temple, en arrivant à l’hôpital de Paray-le-Monial, le Père Eugène André disait à la supérieure des religieuses : « Je vais faire comme Joseph ».
La plupart de ceux qui étaient réunis dans l’église de Martigny-le-Comte le 21 février 1990 autour de Monseigneur Séguy : plus de 30 prêtres de notre diocèse, de nombreux paroissiens de Martigny, Ballore, une cinquantaine d’amis de Cuiseaux, de Joncy et des environs savaient qui était Joseph.
C’était ce frère dévoué, au service d’Eugène depuis plus de 40 ans et qui nous a quittés le 1er juin 1989.
Ce fut pour Eugène une dure épreuve, acceptée dans la discrétion, certainement une des plus grandes épreuves de sa vie.
Venant de Cuiseaux où il était resté dix-sept ans, le Père André avait été ordonné prêtre en 1944 par Monseigneur Lebrun. Nommé vicaire à Chagny, puis curé de Chaudenay et Joncy, partout il s’est dépensé jusqu’à l’extrême limite de ses forces.
Il était arrivé dans notre région charolaise en 1975, assez fatigué.
Sa mauvaise santé s’était peu à peu améliorée, ce qui lui a permis de bien tenir sa place dans le travail pastoral de ses paroisses et du secteur.
Il ne manquait jamais une réunion de travail. Très ponctuel, presque toujours le premier arrivé, il inscrivait le plus vite possible sur son carnet les dates des réunions suivantes, avant même qu’elles ne soient définitivement fixées !
Le vendredi 2 février, avant de partir en voiture, tout seul, pour l’hôpital de Paray, malgré sa fatigue et très essoufflé, il a tenu à faire son catéchisme aux enfants des CM1 et CM2.
Très fidèle à ce que l’on appelait autrefois « la récitation du bréviaire », chaque jour, le Père André prenait son livre de la « Liturgie des Heures », déposé sur son cercueil au début de la messe avec son étole, signe de son travail pastoral. Il s’unissait ainsi à tous ceux et toutes celles qui redisent la louange des « Heures du Seigneur ».
Et quand le samedi 17 février est arrivée pour lui l’heure de sa mort, il a accueilli cette annonce avec un calme qui a profondément bouleversé ceux qui étaient auprès de lui. Jusqu’à la dernière minute de sa vie terrestre, il s’est ainsi uni à la prière….
… Qu’en cette année des Vocations, il demande à Dieu que d’autres, après lui, prennent le même service des prêtres diocésains.

Eglise d’Autun, Père Jean Gallo