Voilà ce dont je me souviens de l’histoire de l’ACE au Creusot

Laïcat

Enfant, mes parents m’ont envoyé aux Ames Vaillantes (les Avettes, les Souriantes, les Rayonnantes et les Conquérantes) en suivant mes sœurs, une fois par semaine nous nous réunissions (une trentaine d’enfants). L’abbé Demont était notre prêtre accompagnateur.

On jouait beaucoup, on commençait en chantant placées en carré dans la salle, à chaque rencontre :

« Pour l’âme vaillante, pure et conquérante,
Le cri de victoire et le chant de gloire,
Bravant la tristesse comme la mollesse,
C’est net et c’est cours : le sourire toujours.
Petites sœurs il faut sourire,
Partout toujours et sans répit,
Sur notre visage, on doit lire,
Notre joie d’être à Jésus Christ ! »

Et nous répondions en frappant d’une main plate et sèche sur notre poitrine : « Tous unis. »

Le temps des vacances étaient le temps des camps, organisé par F. Bourdon, en car, des camps souvent itinérants (les tomates… sur le toit du bus jusqu’en Allemagne !). Des camps de skis à Belle Fontaine (où nous tracions aussi les pistes dans un champs en pente, avec des skis à tour de rôle et… de la neige aux genoux)
L’abbé Cottin accompagnait tout ce petit monde qui aimait bien le « chahuter ». (une fois il en a même oublié un enterrement !) (J’espère qu’il en garde un bon souvenir !!)
Nous animions les kermesses à Saint-Eugène et Saint-Charles, nous dansions sur les chansons « Merci Patron » (drôle d’idée !!)… ou « Liberté et Fraternité, égalité aussi… ».

Puis à 15 ans j’ai été promue responsable d’un club de filles, avec Isabelle.

Les âmes Vaillantes sont devenues Action Catholique des enfants. Sont alors nés les clubs ACE (les perlins pinpin sont devenus Perlins, Les souriantes : les fripounets, les rayonnantes et conquérantes : les J2 puis les Djins et triolos ). On bricolait, on menait des enquêtes sur l’école, la famille … avec les moyens du mouvement (tric et truc, atout djins…)
Chacun devenait responsable au sein du club (la trésorière, la présidente … et même la responsable du balai ! (La salle restait donc impeccable pour les suivants).
La prise de responsabilité comme délégué de classe, par exemple, permettait de nombreux débats et ré-flexion. Les enfants n’avaient pas mille loisirs, et nous aimions nous nous retrouver avec eux.

Les responsables se retrouvaient chaque samedi pour une reprise de club, une relecture, ou un moment détente au « dinouz’y », à la cure St-Henri avec Jean François Arnoux et cela se terminait bien souvent par le repas partagé ensemble. Nous ne pouvions nous séparer, Jean Degueurce était dans l’équipe de prêtres à l’époque et n’hésitait pas à dire en voyant l’heure avancer : « Et si nous allions nous coucher pour que nos amis puissent s’en aller ! »

Des sessions de formation sur plusieurs jours étaient organisées à Autun. Charles Lorton, aumônier diocésain conduisait la réflexion, la connaissance de l’enfant à chaque âge (et mettait un peu d’autorité … dans les couloirs la nuit).

Des clubs naissaient, des enfants s’engageaient, des parents partants pour le mouvement, des prêtres sou-cieux du dynamisme, tout cela formait une joie de vivre en ACE.

Pierre Dessendre nous a permis de réaliser les projets de décors fous pour des rassemblements : un téléphone géant (Tam Tam 82), un soleil géant qui clignait de l’œil, des mains géantes, une bastille à laquelle nous avons mis le feu un 14 juillet en camp …

Nous nous investissions sans compter. Les célébrations ont été des moments pleins de dynamisme, ancrés dans la vie de chacun des enfants (nous innovions toujours), toujours attentifs à chaque enfant. Pour que le groupe de responsables soit soudés, nous partions ensemble en camp de ski de fond. Journée ski à fond ! et soirée relecture et détente.
Les camps d’été faisaient le plein avec les clubs d’enfants. Des moments forts, où nous allions au bout de nous-mêmes, investis et engagés auprès des enfants, pour les conduire avec leur vie sur le chemin de celui en qui nous croyons, Jésus force d’espérance, force de l’équipe.

J’ai continué avec un club sur Torcy, les enfants commençaient à avoir des tas d’autres activités, les parents demandaient beaucoup d’explications sur notre vie en club, sur nos formations de responsable et participaient pleinement à la vie de l’ACE au Creusot.

Les parents ont été mutés, le club s’est éteint. J’ai continué à accompagner les camps jusqu’à la naissance de ma première fille, Marie.
Plus tard mes trois enfants ont été en club et puis les filles à leur tour, ont pris leur rôle de responsable, ACE.

Aujourd’hui le club de Lucile est le seul restant sur le Creusot, les enfants sont souvent débordés par leurs activités, les jeunes doivent faire leurs études en grande ville, les parents semblent, eux aussi débordés, tout est plus compliqué.

Vivre en ACE m’a donné :
• le sens de la responsabilité, le sens de l’écoute de l’attention.
• de rencontrer des familles, des parents avec des modes d’éducation différents qui ont sans nul doute influencé ma façon d’être avec mes propres enfants.
• La possibilité d’imaginer, créer pour les enfants, des scénarios invraisemblables, pour que les enfants vivent de vrais temps forts.
• des amis avec des liens forts
• de comprendre les diversités.
• la foi, ancrée dans la vie, acteur de ce qu’on est. La relecture .
• le sens de l’engagement, le sens de l’autre.
• le savoir vivre en groupe, la solidarité.

Elisabeth Pocheron

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