Un regard d’aumônier sur l’Action Catholique des Enfants

Laïcat

Dans les années 1927-1937, un chaudron bouillonnant de différents courants chrétiens, de groupes et mouvements catholiques, sous l’impulsion de vicaires chargés de la pastorale des enfants, donnait naissance au « journal des patros » : Cœurs Vaillants ; d’où a émergé le Mouvement du même nom.

Dans les mêmes années,
« La Balo » (Mademoiselle Germaine Balorin) à Louhans prenait contact avec J. Pihan et G. Courtois (Jacques Cœur) et des jeunes femmes engagées auprès d’eux : elle fondait dans sa ville un des premiers groupes « Âmes Vaillantes » (en 1938 probablement)
« Tu comprends, m’a-t-elle dit : tout était organisé pour les garçons : les scouts, le patro, la Croisade eucharistique… et rien pour les filles. Alors, j’ai créé un groupe ».
Dans les années 60, le Mouvement Cœurs Vaillants – Âmes Vaillantes a pris le nom de ACE (Action Catholique des Enfants). Lycéen, j’ai accompagné mon premier club Fripounet et l’objectif était bien, à travers le jeu et surtout les jeux collectifs, ( « Mon métier, c’est jouer » nous avait dit une petite Perlin) d’aider les enfants à devenir ensemble acteurs de leur vie collective, responsables de leurs projets.

Devenu prêtre fin 1973, j’ai fondé et accompagné l’ACE dans le Charolais puis comme aumônier diocésain (1984-1990). Les équipes fédérales ont eu à cœur de développer les rencontres entre clubs et ainsi d’aider à la relecture de foi par les enfants eux-mêmes des actions qu’ils menaient. Pour cela, des rassemblements départementaux se sont multipliés, des interclubs, des récos, avec tout un travail de formation de jeunes Responsables : formation à l’animation et à la relecture de foi en camps à Anost, dans la région de Tamié, à Bellevaux (74) etc. Le MIDADE (Mouvement International D’Apostolat Des Enfants) répondait à la diffusion des clubs en citant Paul VI et Vatican II : (décret sur l’Apostolat des Laïcs) « Les enfants ont un apostolat propre à exercer… Ils ont à être les témoins du Christ au milieu de leurs camarades ». Je l’ai vécu avec les « Kizito Ibalita » au Congo-Brazza en 1968-1970, chez nous, puis avec les « Kemkoguis » au Tchad en 2004 et années suivantes.

Nous avons développé notre regard international en permettant aux enfants de vivre les Courses « Terre d’Avenir » du CCFD (devenues « Bouge Ta Planète ») De nombreux adultes s’associent aux enfants et assurent l’intendance de ces rassemblements locaux et festifs. Et voici les premiers repas partagés.

L’ACE a été et est restée un mouvement de laïcs : nous prêtres, avions notre mot à dire mais au moment de la décision, nous n’avions plus la parole. Nous avions toute notre place pour accompagner, spécialement en relecture à la lumière des évangiles et pour célébrer, pas pour conduire le Mouvement des « Perlins, Fripounets et Triolos » (anciens : Djins & Formule1).
Aujourd’hui, les « Top’Ados » prolongent ce dynamisme chez les collégiens les plus grands.

1983, les fédéraux des trois Milieux s’accordaient pour embaucher une permanente départementale avec la bénédiction de l’évêque. La première fut Geneviève Pocheron, engagement qui s’est prolongé et renouvelé jusqu’en 2007. Le Mouvement en récolta un dynamisme nouveau. Plusieurs cars dont un de Charolles sont allés rejoindre à Lyon un des neufs rassemblements « Planète 100.000 » le 7 juin 1987 : « l’ACE, ça roule » chantaient les clubs. De nombreux enfants avaient mené des actions pour la paix sur les cours de récré et dans le monde. Le 30 mai 1993, j’accompagnais les premiers « Triolos » du Morvan à « Passion’Ados » (rassemblement national en région parisienne).

Le souci de la formation s’est aussi exprimé dans les stages d’animation BAFA, validés par Jeunesse & Sports. Un premier en partenariat avec le MRJC à Péronnas (01) en avril-mai 91 puis stages BAFA ACE pendant une sixaine d’années. Nous avons créé un fichier de jeux (64 jeux de groupe) et un carnet de l’animateur, selon les intuitions de l’ACE.

Le 21 avril 2012 une cinquantaine d’enfants renouaient avec ces traditions : fête du jeu à St-Désert, temps où les enfants se font jouer les uns les autres, sans récompense ni classement… mais pour le bonheur d’être ensemble et de faire connaissance. Ambiance admirable, même avec la giboulée violente que le ciel nous avait réservée ! Fin avril, l’ACE du Creusot se faisait une joie de réunir des « anciens » devenus parents autour d’un club « Fripounet » et de sa responsable.
« Toi + Moi = Nous »
Tel est le slogan qui anime également la démarche « diaconia » et qui a fait chanter les enfants :
« Moi, c’est moi et toi, c’est toi : on n’est pas les mêmes, ce n’est pas un problème !
Important, chacun différent ! Oui, mais Dieu nous aime, tous ses enfants ! »

Bernard Blondaux, prêtre engagé en ACE depuis 1964

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