Les sœurs de Saint-André à Ameugny-Taizé

Communauté Religieuse

Nous sommes une petite congrégation apostolique ignacienne, née bien avant Ignace de Loyola, au début du XIIIe siècle, aux portes de la ville de Tournai (Belgique). Un petit groupe de femmes qui ont traversé les remous de l’histoire.
Nous ne savons presque rien de nos fondatrices. La tradition orale parle seulement de deux sœurs qui ont ouvert leur maison pour accueillir à la nuit tombée les voyageurs, les pèlerins, les vagabonds. Par la suite ce petit Hôtel-Dieu, tenu par six sœurs, s’est mis à accueillir des femmes âgées et malades. La communauté recevait des aumônes et vivait selon la règle de St Augustin.
Le 17e siècle fut pour nous un premier tournant: animée par une aspiration profonde de la plupart des sœurs, la communauté passa de la vie hospitalière à la vie cloîtrée, contemplative. Notre règle n’étant pas adaptée à cette nouvelle manière de vivre, les sœurs ont reçu l’aide d’un jésuite – la Compagnie de Jésus récemment fondée avait un collège à Tournai – pour rédiger de nouvelles constitutions.
C’est par lui que nous avons été initiées aux Exercices spirituels de saint-Ignace et que notre spiritualité reçut une première empreinte ignacienne. La communauté florissait, elle compta jusqu’à une centaine de moniales.
01StAndreAmeugnyPuis vint la Révolution française et ses heures les plus sombres : dispersion des sœurs, réquisition des bâtiments… tout semblait perdu. Mais un tout petit groupe de sœurs, entrées dans la clandestinité, à quelques rues de leur ancien couvent survécut à la débâcle. Nous n’avions plus rien, ni maison, ni reconnaissance ecclésiale. Le Concordat apporta un certain apaisement et nous nous sommes mises à racheter « nos » murs, nous avons repris la vie commune et accueilli de nouvelles vocations. Après bien des tribulations, les sœurs reçurent en 1857 des Constitutions, adaptées, selon leur désir, d’après celles de saint Ignace. Elles devenaient résolument apostoliques et se mirent à essaimer en Belgique d’abord, puis en Angleterre, au Brésil, au Congo… ouvrant des écoles, de petits centres spirituels, attentives aux besoins du temps et de l’Église. Et nous voici aujourd’hui à Taizé. L’an prochain, à la Pentecôte 2016, cela fera 50 ans que nous sommes arrivées « sur la colline », à la demande de frère Roger.
Dans les années soixante nous n’étions pas présentes en France. La rencontre avec Taizé s’est produite ici sur la colline où quelques sœurs avaient passé quelques jours et aussi dans notre maison de Leuven où frère Roger était invité pour donner une conférence. Logé dans notre communauté, dans la soirée, il nous dit « Il faut que vous veniez à Taizé ». L’année suivante, trois sœurs sont venues pour les trois mois d’été, afin d’aider à l’accueil des hôtes à la salle d’expositions.
Et nous sommes toujours là! Avec un accueil de plus en plus large sur la colline, au long des années, les tâches des sœurs se sont diversifiées. Depuis 1972 nous habitons dans le bas du village d’Ameugny, à 1 km de Taizé. Aujourd’hui, la communauté d’Ameugny compte une petite vingtaine de sœurs de plusieurs nationalités, toutes engagées dans la mission à Taizé. Dans notre maison d’Ameugny, un peu en retrait de la foule nous nous réunissons pour la prière et les moments communautaires.
C’est donc dans le grand mouvement du Concile Vatican II que nous sommes arrivées à Taizé. Alors que l’Église catholique nous invitait à vivre de manière renouvelée le charisme de nos origines, nous retrouvions ici l’accueil large et généreux des hôtes de passage qui a marqué notre fondation. Comme aux origines, nous essayons de vivre l’accueil dans un regard de foi, comme un service discret, dans la simplicité et la joie.
Cependant nous ne sommes pas venues à Taizé d’abord pour un travail auprès des jeunes. Au début, les jeunes étaient encore peu nombreux ou invités certaines semaines seulement.
Nous sommes venues portées par l’élan œcuménique du Concile, vivre une présence d’unité et de communion auprès de cette communauté naissante, à l’époque constituée uniquement de frères protestants. Petite communauté catholique enracinée dans une tradition très ancienne nous avons trouvé, dans cette collaboration quotidienne avec les frères de Taizé, une vision de l’Église universelle, une fraîcheur d’Évangile et une audace de la foi qui nous renouvellent chaque jour dans notre propre vocation.
Peu à peu nous nous sommes aussi intégrées dans le voisinage et dans le diocèse. L’une ou l’autre assure un groupe de lecture biblique, une autre fait le lien avec l’équipe d’animation de la paroisse, certaines participent à Saint Désert à des formations à l’accompagnement spirituel, ou co-animent des groupes d’aumônerie pour les jeunes des environs. Dans la mesure du temps et des forces disponibles car le flux et le reflux des jeunes à Taizé nous garde disponibles dans « la dynamique du provisoire ».
Ailleurs, dans les autres pays où nous sommes implantées, en Belgique, en Angleterre, au Congo, au Brésil… nos activités se diversifient et s’adaptent aux besoins et aux possibilités. Notre tradition ignacienne ne nous lie a priori à aucun lieu, ni à aucune œuvre, mais elle nous incite à choisir des activités et des professions au service de la promotion humaine, de l’éducation, de la formation de la foi et de l’expérience spirituelle.

Pour en savoir plus : http://www.saint-andre.be

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