Les Clarisses de Paray-le-Monial

Communauté Religieuse

1207-1209 : A Assise, au centre de l’Italie bouillonnante de courants nouveaux et de quête évangélique, François rencontre le Christ pauvre: fasciné par son Visage, il abandonne tout pour ne plus vivre que de Lui. Son expérience rayonnante entraîne de nombreux jeunes à suivre le Seigneur sur des chemins inédits d’Évangile.
– 1212 : La parole et l’exemple, humbles et fraternels, de François sont lumière pour Claire, jeune fille noble au coeur ardent. Avec l’aide de François et le soutien de l’évêque, elle aussi quitte tout pour l’amour de Jésus qui brûle en elle et, très vite, d’autres femmes la rejoignent: l’Ordre des Soeurs pauvres (qu’on appelle, en France, les clarisses) est né.

C’était il y a 800 ans… et c’est aujourd’hui !
Puisque, partout dans le monde, en cette année 2015, plus de 15000 sœurs clarisses célèbrent la grâce lumineuse de leur vie consacrée au Christ humble et pauvre!

Une « forme de vie » originale :

L’appel évangélique de Claire et ses soeurs s’accomplit dans une « forma vitae » originale: toute franciscaine dans son esprit mais monastique dans son expression.
Comme chez François et ses frères, la vie des soeurs désire chanter la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu, venu partager dans le Christ Jésus « la chair de notre fragile humanité ». Et si leur chant n’est pas celui des grand-routes du monde, comme pour les frères en leur itinérance géographique, il est tout autant chant de grand vent, jaillissant de leur coeur de « pèlerines et étrangères », tendues vers la Jérusalem céleste, au secret de leur sédentarité de contemplatives.
Au terme de son existence, Claire ne sait plus que « bénir le Seigneur de l’avoir créée » et, après plus de quarante ans d’expérience communautaire, elle peut alors confier à l’Église la première Règle écrite par une femme: elle y propose une vie cachée en Dieu, pauvre et fraternelle, communiant à la précarité des plus petits en choisissant de renoncer à tout pouvoir et toutes possessions, dans le dépouillement et le retrait d’un étroit monastère.

« Ensemble, avec les Sœurs que le Seigneur m’a données »
Claire a rayonné une vie d’intense amour et l’a transmise à « ses soeurs présentes et à venir »: une vie qui se veut libre de tout pour aimer Celui qui est toute plénitude, pour « regarder, contempler… et aimer de tout notre être Celui qui, par amour pour nous, s’est donné tout entier »; une vie d’amour fraternel, « nous aimant les unes les autres de l’amour dont le Christ nous a aimées », « en esprit de grande humilité et d’ardente charité » qui, dans la communion des saints, nous rend « auxiliaires de Dieu même, soutenant les membres succombant de son Corps ineffable »; une vie qui, « en suivant la pauvreté et l’humilité du Seigneur et de sa sainte Mère » « sur le chemin de la béatitude, d’un pas léger, dans la confiance et la joie », reçoit l’unique nécessaire de la seule providence du « Père des miséricordes ».

« Sœurs pauvres » à Paray-le-Monial
clarisses-de-paray-le-monial21878 : Après les épreuves des époques révolutionnaire et napoléonienne, de nombreuses vocations entrent au fervent monastère de Périgueux. Une fondation est décidée et un groupe de 8 sœurs arrive à Paray-le-Monial. L’année suivante, le Père Bernardin de Portogruaro, ministre général des Frères mineurs, rencontre les sœurs dans leur petit logis provisoire et leur confie la mission de réciter chaque jour, au nom de la Famille franciscaine, la consécration au Cœur de Jésus qu’il a prononcée en 1874 et 1875. Nous y sommes toujours fidèles et ce « rendez-vous » quotidien qui nous tient en grande communion avec nos frères et sœurs franciscains du monde entier s’est encore fortifié en 2012 avec la visite de Frère José Rodriguez Carballo, lointain successeur du Père Bernardin, venu parmi nous renouveler cette consécration.
Entre 1884 et 1905, plus de trente soeurs quittent le monastère pour fonder les monastères de Nazareth, Jérusalem, La Nouvelle (Nîmes), Santa Coletta à Assise. En 1972, l’une de nous participe à la fondation de Kabinda (au Congo-Zaïre) et en devient la première abbesse.
En 2007, nos soeurs de Kabinda répondent à l’appel de l’évêque de Tsiroanomandidy et partent fonder un nouveau foyer de prière à Madagascar: dans leur grande pauvreté, elles confient à notre communauté l’intendance du petit monastère du Mont du Père, à Ampasipotsy.

Aujourd’hui…
Nous sommes actuellement 19 sœurs, âgées de 28 à 96 ans. L’Eucharistie est le cœur de notre journée, scandée par 5 à 6 heures de prière communautaire, au nom de l’Église et de l’humanité, et de prière personnelle silencieuse.
Nous assurons les tâches matérielles de toute famille: cuisine, soins de nos soeurs aînées et malades, buanderie, ménage, confection et entretien de nos vêtements, culture de notre jardin! Au travail rémunérateur en ateliers (reliure, dupli copie), qui ne peut malheureusement se développer, s’ajoute le poids des tâches administratives absorbantes qu’entraîne la complexité de notre société.
Pauvres en biens matériels, nous découvrons avec émerveillement la richesse de l’amour fraternel et de la confiance en Dieu qui, à travers le cœur et les mains de tant d’amis connus et inconnus, répond à nos besoins jusqu’à nous permettre de mener à bonne fin, en 2012, d’importants travaux dans notre Chapelle
Avec la simplicité évangélique de notre spiritualité franciscaine, nous voudrions être accueillantes à toute personne, ouvertes aux joies et aux souffrances de tous nos frères en humanité, à leurs aspirations à plus de justice et de solidarité, en communiant à leur quête de paix, de réconciliation, de développement durable dans le respect de la création.
Au creux de son silence, notre vie est ainsi tissée de relations : avec le Seigneur et entre nous, avec nos Sœurs de tous les monastères et la Famille franciscaine du monde entier, avec l’Église locale et universelle, avec tous ceux, proches et lointains, qui habitent notre prière et avec ceux qui se confient à nous et ceux qui nous entourent de leur généreuse amitié.
Par un chemin d’incessante conversion et de joyeuse fidélité à sa mission de louange et d’offrande, sans rien en propre, dans la gratuité fraternelle du pardon et de l’humble don de soi, notre vie témoigne simplement que se livrer à l’amour de Dieu est source d’une espérance profonde et d’un grand bonheur.

Les Sœurs du « Monastère Sainte Claire du Sacré-Cœur », à Paray-le-Monial. (2015)

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