DEAL Joannès

1910 : Naissance à Saint-Edmond

1937 : Ordonné prêtre chez les Pères Blancs

1931 : Il part en Afrique du Nord où il séjourne pendant 40 ans

1972 : Revient en France
Aumônier de l’hospice de Chalon-sur-Saône
Curé de Saint-Christophe

1986 : Se retire à la maison de Coublanc

1994 : Décède le 1er janvier à Coublanc

Né en 1910 à St-Edmond, Joannès Déal a fait son petit séminaire à St-Gildas de Charlieu. A 19 ans, il entre au noviciat des Pères-Blancs à Vannes. Dès 1931 il part en Afrique du Nord où il séjournera 40 ans. Ordonné prêtre, il aura toutefois la joie de célébrer sa première messe ici, à St-Edmond, le 4 juillet 1937.

En Afrique il exercera successivement trois ministères, qui dans son souvenir, resteront les périodes les plus exaltantes de sa vie : missionnaire chez les Pères-Blancs, aumônier militaire, curé. Dès qu’on l’abordait il était aisé de constater comment l’Afrique du Nord de cette période « d’avant les évènements » l’avait marqué et, sans doute d’une façon toute particulière, son temps passé à l’aumônerie militaire. En 1972, il revient en France où il est accueilli par le Père Le Bourgeois. Il est d’abord aumônier de l’hospice de Chalon-sur Saône. Il accomplissait sa tâche avec régularité et même scrupule. Toutefois il manifesta assez vite le désir de revenir dans le Brionnais. C’est alors que l’évêque le nomma au presbytère de Saint-Christophe où il fut un curé d’une grande exigence et aussi, même s’il le manifestait assez peu, d’une grande bonté. Il y a six ans, il prenait une demi-retraite à Coublanc, tout en étant au service des personnes de son âge.

Tous ceux qui l’ont connu, je pense à sa famille et aux prêtres de Semur, ont retenu deux traits de sa personnalité.

C’était un homme de devoir. Vis-à-vis de Dieu l’homme a un certain nombre de devoirs à accomplir. Avant de défendre les droits de l’homme, le Père Déal rappelait les devoirs de l’homme, les commandements que Dieu fait à l’homme et qu’il est sacrilège de ne pas respecter. À son jugement, si la foi en Dieu se traduit en épanouissement humain, en joie de vivre, en bonté et en tendresse partagées, ce n’est pas naturellement, spontanément, mais au terme du devoir accompli et du commandement observé. Sa foi était davantage celle du soldat que celle de l’esthète.
En plus le Père Déal fut un homme toujours insatisfait. Il me semble qu’il a toujours rêvé, sans jamais les atteindre, d’un lieu et d’un ministère où il serait en meilleure capacité de servir Dieu et d’être heureux. Peut-être était-il habitué aux bivouacs, mais à peine était-il installé dans un lieu qu’il en désirait un autre. Cette insatisfaction l’a certainement privé des joies simples et du bonheur au quotidien.

Saint Augustin a écrit : « Tu nous as fait pour toi, Seigneur, et notre cœur est inquiet tant qu’il ne repose en Toi ». Aujourd’hui Joannès Déal, délivré de toute inquiétude, campe désormais avec ce Dieu sous les ordres de Qui il a servi, dans un bivouac qui devient une oasis de paix et de joie.

Église d’Autun – Émile Duhesme

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