MORIN René

Prêtre

1922 : Né le 1er octobre à Lyon

Etudes à Rimont, Chessy
Grand Séminaire d’Autun

1949 : Ordonné prêtre le 2 avril

1949 : Vicaire à Charnay-lès-Mâcon

1950 : Vicaire à St-Jean-des-Vignes

1953 : Curé de Charette et vicaire-économe de Terrans

1958 : Chargé, en outre de Frontenard

1982 : Curé de Chaintré, Loché, Varennes et Vinzelles

1995 : Curé in solidum de l’ensemble interparoissial de La Chapelle-de-Guinchay-Crêches-sur-Saône

1998 : Prend sa retraite

2012 : Décède le 12 janvier à Sennecé-lès-Mâcon

Parler de René comme nous l’appelions, n’est pas facile. Simple apparemment, il apparaissait vite complexe et difficilement compréhensible au risque d’être injuste envers lui.

Naissance à Lyon. Plus tard la famille s’établit à Mâcon, et en plus rue de la Barre. René en était très fier : « Je revendique mon titre de Mâconnais ». La famille, à ses yeux, stabilisée, il osa alors parler de vocation : « L’appel à devenir prêtre, disait-il, est venu sans bruit. C’est un désir que je portais en moi, le désir de servir les autres et Dieu. Cela vers l’âge de 12/13 ans ».
« Ma famille m’a toujours soutenu et n’a jamais mis d’obstacle à mon projet. Ma sœur en était très heureuse et l’appui familial très poussé. Oui, je voulais faire de ma vie quelque chose de valable. Je n’ai jamais eu de doute, mais des difficultés. Ma vie s’est déroulée comme sur des roulettes. Pas une seule fois je n’ai regretté mon choix de vie ».

En fait, Rimont fut difficile et la guerre arrivant, René dut se cacher durant toute l’année 1942.
Le contact avec le Père Ferret, alors curé de Charnay et bâtisseur du Sacré-Cœur le marqua énormément surtout dans son action auprès des jeunes, scoutisme et autres.

Trois ans avec le Père Jean Laborier, de 1951 à 1953, à St-Jean-des-Vignes, le confortèrent dans cette action auprès des jeunes. Le temps était alors arrivé d’être curé plénipotentiaire. Ce qu’il réussit à merveille à Charette, Frontenard et Terrans jouxtant Pierre-de-Bresse. Cela durant 29 ans, de 1953 à 1982. On lui prête à cette époque d’avoir volontiers endossé le personnage de Don Camillo face à un maire qui n’était pas de reste pour Peppone. Et c’est là que la grâce est passée.

Ordonné par Mgr Lebrun, René vénérait Mgr le Bourgeois. Un jour où il le recevait dans son presbytère de campagne, il est appelé pour recevoir le maire du pays qui vient de perdre sa femme. Cet homme, en dehors de toute religion, a épousé il y a vingt ans une jeune divorcée très attachée à l’Eglise. En fait, cette femme a rendu à la paroisse de grands services et a vécu en pratiquante régulière. Le mari demande des funérailles chrétiennes et elles sont refusées en raison du divorce ancien ! L’homme entre dans une colère désespérée devant cette « injustice » : « Elle a tout fait pour l’Eglise et vous lui en refusez l’entrée ! » Réponse immédiate du Père le Bourgeois : « Je serais de vous, j’irais au cimetière pour accueillir et bénir le corps de la défunte ». Le Père Morin commentait plus tard : « Il m’a tiré une sacrée épine du pied ». En 1971 le Père le Bourgeois, avec l’accord de son Conseil, publiait une ordonnance interprétant largement la loi relative aux funérailles : si un chrétien divorcé remarié a marqué son attachement à l’Eglise, qu’il soit enterré religieusement. En 1973 Paul VI souscrivait à cette interprétation.
En 1982, la maman de René souhaite revenir « mourir chez elle » dira-t-elle et René pense qu’il a tout donné à Charette. Une autre terre qu’il pourrait desservir depuis Charnay lui conviendrait.

C’est ce qu’il fit à Chaintré, Varennes, Vinzelles et Loché de 1982 à 1998. Avec le sens des formules qu’on lui connaît, il disait : « Avec Charette, ce fut un mariage d’amour, avec Chaintré, un mariage de raison ». Sa retraite à la Massone ne fut pas toujours facile ni évidente, jusqu’au jour où il dut franchir le pas de la maison de retraite. Il le fit en définitive sereinement, heureux des visites de sa famille et des fidèles Pères Blondet et Graillot.

Laissons-lui les derniers mots de cette évocation : « En définitive, je ne regrette rien. Ce débouché dans l’Eglise répondait à mon profond désir de me donner. J’ai toujours aimé l’Eglise et j’ai été heureux de la servir même si elle m’a déçu quelquefois. J’ai été et je suis encore heureux ».

Eglise d’Autun – Père Yves Bachelet

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