MAURICE Georges

Prêtre

1923 : Né le 16 Juin à La Bresse (Vosges)

Etudes chez les jésuites à Mongré
Puis à Charlieu puis au Petit Séminaire de Rimont

1940 : Séminaire universitaire de Lyon

1942 : Licence de Philosophie

Chantiers de Jeunesse

Insoumission

1945 : Reprend ses études au Séminaire Universitaire de Lyon

1948 : Licence de lettres

1949 : Licence de théologie

1950 : Ordonné prêtre le 29 juin à la cathédrale Saint-Jean à Lyon, par le cardinal Gerlier

1950 : Professeur à Semur-en-Brionnais

1954 : Professeur à Saint-Lazare à Autun

1956 : Professeur au Petit Séminaire de Rimont

1967 : Fidei donum au Moyen Séminaire d’Abidjan en Côte-d’Ivoire

1973 : Sa santé se détériore

1973 : Equipe Saint-Vincent de Mâcon

1974 : Equipe de Givry, il s’installe à Rimont. Aumônier des Guides de France, puis aumônier diocésain des Scouts de France

1978 : Chargé d’organiser la bibliothèque diocésaine à Autun

1982 : A temps partiel à l’équipe pastorale de Saint-Paul à Chalon-sur-Saône

1985 : Curé de Montpont, Ménetreuil, La Chapelle-Thècle

1988-1989 : Phlébite, embolie pulmonaire, artérite

1990 : Quitte Montpont. Gros problèmes de santé

2002 : Hospitalisé à la Providence à Mâcon

2012 : Décède le 19 février après avoir passé cinq années entre la vie et la mort

C’est au Petit Séminaire de Rimont que j’ai connu Georges Maurice. Nous y sommes entrés la même année, 1956, moi, comme élève, lui comme professeur et préfet de discipline. Je l’ai beaucoup fréquenté pendant dix ans, non seulement en sa qualité de professeur et d’éducateur en internat, mais aussi en tant qu’organisateur de camps et séjours de vacances, en Angleterre, en Italie, en France et particulièrement dans la maison de Chênelette dans le Beaujolais avec l’association « Moissons Nouvelles ».

Son étonnante personnalité, riche, complexe, imprévisible, inquiétante parfois, mais néanmoins très attachante, ne pouvait laisser quiconque indifférent.

En tant que préfet de discipline, il était capable de réprimandes d’une sévérité extrême, et nous étions parfois terrorisés par la rudesse de ses paroles. Mais aussitôt, compte tenu de l’effet produit, quand il avait conscience d’avoir été un peu trop loin, il se ressaisissait et faisait preuve alors d’une gentillesse inattendue qui nous remettait en confiance. Il avait parfois une façon très particulière de se faire pardonner : « Allez les gars, tombez-moi donc dessus et tapez fort ! » Il nous provoquait alors à une vraie bagarre. Nous n’osions pas trop le frapper, lui, seul contre tous, un prêtre, et notre prof….mais les coups qu’il donnait n’étaient pas du vent et tout le monde se prenait au jeu jusqu’à ce que nous demandions grâce !

Je pourrais raconter mille anecdotes qui sont à jamais gravées en moi, comme ce cours de grec qu’il nous fit dans sa chambre, de son lit, alors qu’il y était cloué par une forte grippe ainsi que les multiples aventures vécues dans les camps où il savait donner de vraies responsabilités à chacun dans le souci de nous faire grandir. Si ses inventions et fantaisies étaient de nature à inquiéter les adultes, les parents, les ados que nous étions étaient dynamisés par ses projets et propositions. Ses chantiers étaient de vrais chantiers tels l’aménagement de la maison de Chenelette où pendant 18 ans, secondé par Mademoiselle Bérere, il a mobilisé parents, amis et jeunes pour rénover, construire, embellir. La construction d’une immense piscine dans ce lieu, à 800 mètres d’altitude, alors que l’accès n’était pas goudronné a été une aventure extraordinaire de plusieurs années.

Le filet d’eau de source très fraiche qui était censé l’alimenter mettait plus d’un mois pour la remplir. C’est alors qu’on s’aperçut très vite que les fuites, occasionnées par l’inexpérimentation des apprentis-maçons successifs, devenaient plus importantes que l’alimentation. La mort dans l’âme, nous n’avons pas pu nous y baigner souvent !

Il y avait l’ambiance, qu’il savait créer, un répertoire de chants formidable, des histoires à dormir debout, des jeux à couper le souffle, et des messes parfois très tardives où Georges épuisé tenait à peine debout. La prière et des temps quotidiens de méditation nous ont aidé à structurer notre vie spirituelle dans le cadre privilégié des vacances. Georges allait jusqu’au bout de ses chantiers et de son témoignage de foi.

En 1966, pour se changer du professorat, il demande au Père Le Bourgeois, à partir en Afrique comme prêtre Fidei donum. Demande spontanément acceptée.
C’est alors qu’il est nommé professeur de sciences et de théologie au moyen séminaire d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Il y restera six ans avec un seul retour en France. Sa santé se dégrade avec, entre autres, les maladies tropicales : paludisme, bilarziose.

En 1973, il s’installe à Mâcon, rue Lamartine. Il fait partie de l’équipe Saint-Vincent.

1974. Il se retrouve à Rimont où il réside, mais fait partie de l’équipe pastorale de Givry. Il devient alors aumônier des guides, puis aumônier diocésain des scouts de France. Là encore il fonctionne avec sa pédagogie bien à lui, ses initiatives généreuses et imprévisibles et sa façon d’impliquer les uns et les autres à l’exercice de la responsabilité. Il avait une façon particulière de commenter et d’actualiser la Parole de Dieu lors des temps de prière et de célébration.

1976. Après une opération de l’appendicite et une grande fatigue, l’évêque lui propose un poste plus reposant : organiser la grande bibliothèque du diocèse. Mais ce travail immense, ingrat et pas très structuré le déprime. Il demande à être curé de paroisse.

En 1982, il se retrouve à temps partiel à l’équipe Saint-Paul de Chalon-sur-Saône.

1985. Georges est nommé en Bresse, curé de Montpont, Ménetreuil, La Chapelle-Thècle. Il a plein de projets pastoraux. Il ranime la chorale dynamise la catéchèse et décide d’agrandir le presbytère pour y loger des gens de passage et des sans-abri ; ce qui ne sera pas du goût de tout le monde.

1988. Il est opéré d’une phlébite avec embolie pulmonaire.

1989. Nouvelle hospitalisation pour artérite. A peine guéri, il reprend du service à Montpont où il avoue aller d’échec en échecs, à cause de ses idées sociales et de ses initiatives rarement bien comprises. Il quittera Montpont dans un contexte difficile, sa santé physique se dégradant ainsi que son équilibre nerveux.

1993. Il se retrouve pour quelque temps à Matour , mais doit être suivi de très près médicalement.

Le 5 septembre 2002; il est hospitalisé à la Providence à Mâcon. Il va y passer dix ans.

Ces cinq dernières années deviendront très éprouvantes pour lui et ses proches, avec de plus en plus de peine à communiquer et à bouger. Lui, si indépendant, va devenir complètement dépendant. Pendant cette longue période, il sera souvent entre la vie et la mort, réconforté par les visites de sa famille, d’amis prêtres et d’une religieuse qui lui apporte la communion.
Son dernier clin d’œil peut-être : Aujourd’hui il sera incinéré, alors que nous sommes le mercredi des Cendres ! C’est le début du carême. « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ».

Cette conscience de notre finitude, Georges en a fait l’expérience concrète et douloureuse pendant ces longues années. Que s’est-il passé dans sa tête et dans son cœur pendant ce temps de souffrance, de dépendance et d’appel à l’humilité, qui peut paraître une éternité ?

Au bout du carême, il y a Pâques, la résurrection. La poussière humaine et les ossements dessèchés revivront au souffle de l’Esprit. Au bout de la route de Georges, il y a enfin la Rencontre avec Celui à qui il a donné sa vie et qu’il a tant cherché. Me revient à l’esprit une chanson du Père Duval qu’il nous avait apprise: « Jésus, un beau jour, tu me prendras dans ton amour, Jésus, un beau jour tu me prendras auprès de toi ». Aujourd’hui est donc un beau jour !

Témoignage de J.-F. Arnoux lors de ses obsèques

« La vie s’apprend en vivant, l’amour s’apprend en aimant. Bienheureuse Eglise qui n’a que la Route pour affermir sa foi ! » (Finale d’une de ses homélies en 1983).

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