DUFOUR Georges

Prêtre

1924 : Naissance à Vincennes le 31 juillet

Etudes secondaires à Saint-Hugues à Paray

1948 : Ordonné prêtre le 13 mars

1948 : Vicaire à Lugny

1981 : Responsable du secteur de Lugny

1987 : Plus, président de la commission diocésaine des permanents de pastorale

1989 : Vicaire épiscopal de la zone Mâcon-Mâconnais

1989 : Plus, curé de la Coupée

1991 : Curé in solidum de Mâcon centre

1995 : Responsable permanents ecclésiaux

Accompagnateur de l’équipe diocésaine de la Pastorale de la santé

Membre du service diocésain de formation permanente

Assure direction de Radio Fourvière pendant un an

1999 : Déchargé, il aide à la paroisse de Tournus

2018 : Décède le 25 février 2018 dans sa 94e année et 70 ans de sacerdoce

Décès du père Georges Dufour dans sa 94e année

Le père Georges Dufour est décédé dans sa 94e année le dimanche 25 février 2018. Né le 31 juillet 1924 à Vincennes, il suit des études secondaires à Saint-Hugues à Paray-le-Monial. Ordonné prêtre le 13 mars 1948, il a effectué 70 ans de sacerdoce. Entouré de sa famille et des membres du diocèse, ses obsèques ont été célébrées le mercredi 28 février 2018 à 15 heures en l’église de Saint-Denis de Lugny, où il a officié pour la première fois en 1948 en tant que vicaire. L’inhumation a eu lieu au cimetière de Lugny.

Hommage au père Georges Dufour
par Claire Girard, Dominique Vailler et Catherine Montchovet

Claire Girard, Dominique Vailler et Catherine Montchovet, du groupe Évangile, ont bien connu le père Georges Dufour, décédé en début d’année. Elles ont rassemblé divers textes prononcés comme hommage. Le père Dufour a exercé dans le Mâconnais, à Lugny et comme vicaire épiscopal de Mâcon, Cluny, Tournus. Le Christ en gloire qu’il avait sculptė a été dėposé près de son cercueil lors de la célébration de ses funérailles.

Le portrait
Au cours des funérailles de Georges Dufour le 28 février dernier à Lugny, prêtres et laïcs ont mêlé leurs voix pour un dernier hommage. De 1948, année de son ordination, à 1981, Georges a été simultanément prêtre en secteur paroissial de Lugny et éducateur à l’école de « La Source ». L’expérience de Lugny, fondatrice, est caractérisée par :
1- un projet pastoral et éducatif au service d’une population locale sortant de la guerre et déchristianisée
2- une communauté de vie associant prêtres et laïcs
3- une recherche rigoureuse pour répondre aux enjeux du temps avec le concours d’intellectuels et de théologiens qui venaient animer des sessions.
En 1981, devenu curé du secteur Lugny – La Roche Vineuse, il a cherché à promouvoir la coresponsabilité prêtre-laïc, en installant une Equipe d’Animation Pastorale avec Geneviève Hubert. « Tentons l’expérience » dit l’évêque Monseigneur Le Bourgeois en 1986, en reconnaissant « ad experimentum », ce mandat de coresponsabilité. Expérience innovante marquée par la ténacité et le prophétisme de Georges Dufour.
En 1989, devenu vicaire épiscopal à Mâcon, Georges officialise la place des Ateliers théologiques du CETAD et des groupes Evangile. Il crée l’antenne diocésaine de la radio RCF 71, accompagne plusieurs responsables de services diocésains (Santé, Formation), initie et accompagne la création d’un service des Animateurs Laïcs en Pastorale. Au terme de ses deux mandats(1996), il reprend du service en paroisse tout en poursuivant l’accompagnement de services diocésains.
Jusqu’à la fin, il a continué à susciter des petits groupes de réflexions associant laïcs, théologiens et prêtres, et participé à des projets artistiques : expositions estivales à la salle capitulaire de Tournus, les Rencontres de Milly, privilégiant toujours les rencontres et les expériences personnelles, y compris dans son dernier lieu de vie, l’EHPAD du Bocage.

L’homélie
Réflexions partagées par 4 voix dans la foi de la Transfiguration.
Georges, avec le groupe Evangile auquel il participait et qu’il animait, en était arrivé au chapitre 14 de l’Evangile de Jean. Ce chapitre 14 a été lu auprès de lui, à l’EHPAD avant son dernier souffle. Le texte de ce chapitre nous livre ces dialogues dans la nuit au cours de laquelle Jésus illumine la nuit de ses disciples. Suite aux interventions de Thomas, Philippe, Jude dans l’évangile accueilli, voici trois réflexions en relation avec ce qui animait Georges :
– sa recherche du chemin à emprunter dans une démarche de reconnaissance
– son approche et sa contemplation du divin dans l’expression artistique
– sa vive attention au Mystère de la Parole pour la vivre aujourd’hui
1) « Si vous me connaissiez, vous connaitriez aussi mon Père…Je suis avec vous depuis si longtemps, et cependant, Philippe, tu ne m’as pas reconnu ! (Jn 14,9) Jésus affirme bien que nous devons connaître Jésus pour connaître le Père. Par le questionnement de Thomas et Philippe, on voit que ce n’est pas si facile. Georges nous a aidés à reconnaître qu’à travers des paroles humaines Dieu nous parle toujours. Quand il y a eu la grande réflexion au sujet de « l’accueil » pour les baptêmes et les mariages, avec Robert Pléty, Joseph Guetton et tous les théologiens qui ont participé, Georges s’est « battu » pour faire comprendre que la foi est en jeu dans ces demandes des parents et des fiancés.
A partir de notes prises dans un gros dossier « Sacrements », j’ai découvert tous les efforts que Georges a déployés, dans des rencontres en Mâconnais, Chalon, Dijon, pour faire connaître la beauté, le sérieux des demandes d’accueil aux sacrements, comme une première démarche vers un sacrement célébré dans une foi plus claire, une reconnaissance de l’Amour du Père.
2) « Si vous m’avez connu, vous allez aussi connaître le Père ; et même dès à présent vous le connaissez, vous l’avez vu !
Philippe lui dit : Seigneur, fais nous voir le Père et cela nous suffit… » (Jn 14,9). Georges aimait s’entourer d’œuvres d’art, les regarder et partager autour d’elles (Gleizes, Estève, Arcabas ). Il pratiquait le travail du bois pour célébrer sa foi et pour tenter de comprendre ce qui se vivait dans la démarche de création. Sa manière personnelle d’être au monde.

Les mains du sculpteur

« Il fait des gestes simples. Ils ont la puissance des choses évidentes, de celles qui vont à l’essentiel. Ce sont des gestes qui ne cherchent pas à tromper. A laisser entendre autre chose que ce qu’ils mettent au jour. Ce qu’ils révèlent. Ils parlent de l’homme et de la nature. Des liens entre eux. De l’histoire sans cesse recommencée, de leur relation dans l’espace et le temps. Les formes créées disent l’homme, sa petitesse et son immensité, sa fragilité et sa force. Elles ouvrent à ce que chacun porte en soi et le plus souvent ignore. Ce qui est et que l’on ne voit pas. Ce que l’on est et que l’on ne sait pas. Elles montrent le temps, la naissance et la mort, puis la naissance à nouveau. Elles disent enfin que tout ce qui est à l’extérieur peut se trouver à l’intérieur, et inversement. Et donc, que cet univers dont nous sommes issus est en nous, comme nous sommes en lui, indissociablement liés, la partie d’un tout »

Le père Dufour aimait l’art et les artistes. Il avait sculpté ce Christ

3) «Celui qui m’aime sera aimé de mon Père et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. Jude lui dit comment se fait-il que tu en viennes à te manifester à nous et pas au monde » (Jn,14, 22). Dans ce chapitre 14, qui est le discours d’Adieu, Jésus parle à ses disciples avec beaucoup de tendresse, « mes petits-enfants », en les préparant à son départ. Il est temps pour lui de leur confier la mission reçue de son Père. Il s’adresse à eux pour qu’eux-mêmes prennent le relais et transmettent la Révélation.
Après sa mort ils ne resteront pas seuls. Le Christ sera avec eux dans une autre forme de présence. « Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure. » Maintenant c’est le croyant qui, par son unité avec le Fils, devient demeure du Père. La demeure n’est pas un lieu mais un lien. Forts de cette Présence et du compagnonnage vécu avec le Christ, les disciples vont s’adresser au monde en instaurant à leur tour des rencontres en vérité. C’est ce que Georges, par sa vie, nous a transmis.
« Levez-vous, partons d’ici » (Jn 14,31). Cette injonction est la dernière phrase du ch.14. Et pour nous maintenant ? Après Lui, avec Lui : «devenir passeur, destiné à s’éclipser ne laissant à l’autre qu’une partition, une carte, un livre d’exercices pour inventer lui-même l’itinéraire de sa propre expérience. » (Christoph Théobald, théologien, ami de Georges).

Le poème de Jean-Michel Duband
Il s’est tenu aux côtés de Georges Dufour pendant ses derniers jours de vie
GEORGES « A-DIEU », merci
Heureux de ce qu’il nous a été donné de partager,
par ces mots je me suis laissé aller
alors que j’étais à tes côtés.
Pour toi dans la foi de cette promesse réalisée:
« afin de faire de nous cela même qu’Il est » (Saint Irénée)
Transfiguré,
Ressuscité !
Il y a des lieux et des rencontres d’où on sort grandi !
Pour moi l’un d’entre eux fut Lugny.
Là, j’ai fait connaissance de celui qui nous réunit
mais encore, indissociables pour moi, les 4 autres avec lui :
Joseph Robert, Germain Signerat, Gabriel Duru, Robert Pléty.
Dieu-merci!
Et, bien sûr, merci à eux qui m’avaient accueilli.
Il leur en a fallu du temps et des appels spécifiques
pour être reconnus « d’utilité publique »,
préliminaires à toute parole évangélique.
Présences, expériences, recherches partagées en équipe.
Attention et intelligence au Souffle Créateur au cœur de chacun : une dynamique!
La suite avec toi fut pour moi amicale, fraternelle…pédagogique
car nous nous retrouvions pour une pastorale catéchétique.
Pour, ici, terminer
mais après toi continuer
par l’Evangile habité
deux attentions, à mon avis, significatives et appropriées :
« ne pas accumuler les obstacles devant ceux qui se tournent vers Dieu »
(Actes 15,19, à Jérusalem, Jacques devant l’Assemblée)
« faire surgir des expressions originales de vie, de célébrations et de pensée chrétienne » (Jean Paul II §32 Catechesi Tradende )
Paix !

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