Elève au Petit Séminaire de Rimont, il rencontre en suivant les classes supérieures, un professeur qui lui donne le goût de la lecture et des phrases bien construites, ce qui lui permet plus tard d’être professeur à son tour. Un changement important survient alors dans sa vie. Il abandonne élèves et cahiers pour se consacrer complètement au ministère des paroisses du Mâconnais.

Il dépense sans compter son temps, ses forces à l’évangélisation de ce pays viticole aux crus réputés. Son expérience d’enseignant l’a rendu très proche des enfants et de tous les problèmes les concernant. Aussi combien de prêtres recourent à ses services pour la préparation aux Professions de Foi ou Communions solennelles dans les paroisses, à cette époque.
Après une dizaine d’années dans le Mâconnais, notre ami quitte les vignerons pour se consacrer à une population d’éleveurs. Comme partout où il passe, il sait reconnaître le travail en profondeur de ses prédécesseurs.

Sa bonté et son dévouement l’obligent à beaucoup d’efforts. Les déplacements lui paraissent bientôt fatigants et notre ami, sentant ses forces baisser, demande un ministère plus groupé. C’est alors qu’on l’appelle à Mâcon. Il est nommé aumônier des Hospices et de la maison des Saints-Anges. C’est là qu’il rencontre plus particulièrement le monde des pauvres dont il se fait de grands amis. Comme une messe animée et célébrée par le Père Desternes pour les jeunes des Hospices devait être à la fois édifiante et très vivante !

C’était sans doute un dialogue fraternel autour de ce grand ami venu pour évangéliser : Jésus, Frère des hommes et Fils du Père.

Il lui arrive alors, les dimanches, d’emmener cinq ou six jeunes des Hospices dans sa famille pour leur faire partager les bienfaits et les douceurs de la vie de famille, comme il en a bénéficié tout au long de son ministère sacerdotal.

Depuis 1982, le Père partageait la vie des malades et des personnes âgées à part entière. Comme témoin de Jésus Christ, il donnait encore un peu plus de ses forces chaque jour, continuant à s’instruire, à lire, à se tenir au courant de l’actualité.

De cette longue vie de quatre-vingt deux années (dont cinquante-huit comme prêtre de l’Eglise d’Autun), nous pouvons dégager quatre idées dominantes et constantes.

Albert Desternes était présent au monde, aux autres, à Dieu, toujours prêt à rendre service, même quand ses forces l’abandonnaient.
Albert Desternes était bon, d’une bonté attentive, accueillante et bienveillante.
Albert Desternes était discret sur lui-même et sur les autres, profondément respectueux.
Albert Desternes était dynamique, allant toujours de l’avant, toujours désireux de connaître, d’apprendre et de partager…

Eglise d’Autun – Père Robert Sarret