Joseph avait une forte personnalité. Il savait voir et juger. Rebelle au paraître et aux faux semblants, il pouvait se montrer sans concessions. Sous un aspect un peu raide, il cachait un cœur d’or.

Le Concile s’ouvre en 1962. A l’instar de nombreux prêtres de sa génération, Joseph accueille Vatican II avec enthousiasme. Il respire. Et il le dit ! Nouvel évêque d’Autun, Monseigneur le Bourgeois donne corps au conseil presbytéral et réorganise la vie paroissiale. Joseph voit s’accroître ses responsabilités : chef de secteur, correspondant administratif de ce même secteur, chargé en outre de Perreuil et d’Essertenne.

Déjà les temps deviennent difficiles : moins de prêtres, moins de pratiquants, moins d’enfants catéchisés. Joseph en souffre. Il le dit dans son bulletin paroissial. Il partage ses soucis avec ses amis prêtres ou laïcs. Car il a le don de l’amitié et de l’amitié fidèle.

Joseph restera 44 ans dans le Couchois où il laisse son cœur. L’âge venant, ses forces déclinent. Il garde cependant sa démarche caractéristique, la vivacité de son esprit et son fume-cigarettes.

Depuis 1999, il a renoncé à sa fonction de curé. Il devient prêtre auxiliaire. Les évolutions lui pèsent. Certains confrères proches de lui disparaissent.

Puis brusque aggravation de l’état de sa santé, une longue hospitalisation et le départ au surlendemain de Noël en la fête de saint Jean.

Joseph : un homme enraciné. Un pasteur proche.

Eglise d’Autun – Père Georges Auduc